Les joies du déménagement
Les déménagements sont les mouvances de l’existence. Ça bouleverse, ça empêche l’habitude. Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s’en défaire, de s’en libérer.Il faut comprendre que parfois on gagne, parfois on perd. Et on tombe sur un mauvais propriétaire. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. N’attendez pas que l’on vous rende quelque chose, n’attendez pas que l’on comprenne votre amour du bien. Vous devez clore des cycles , non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce qui précède n’a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte et changez de disque. Cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes. Il y a des choses dans la vie pour lesquelles il vaut la peine de se battre jusqu’à la fin. Le jour où tu déménages, tu y laisses ton passé et espères qu’un nouvel avenir va nous transporter. La vérité c’est que tu es épuisé(e). Et ta maison est abandonnée. Ils ont déménagé par un matin frileux sous la voûte des cieux. C’étaient sous la tonnelle; posés pour la tablées sous feuilles de dentelles , tous les fruits de l’été, c’était douces veillées au son d’une guitare dans le froufrou léger des papillons du soirs. La maison a souffert, abandonnée depuis, le jardin est désert. Tout est couleur d’ennui, le deuil du morne oubli a plombé la maison et le silence aussi a posé ses jalons. C’est le temps des regrets, des souvenirs brisés, la maison en secret pleure en murs délavés, derrière les volets clos. Elle soupire sous la pluie. Elle n’est que long sanglot, grise mélancolie. Le temps des amours, le temps de la nostalgie. Tout ça c’est fini. La plus grande souffrance est de se sentir seule, sans amour, abandonné de tous. A l’ombre de mes pensées, j’ai griffonné ton nom de couleurs vives tachées s’espérance dont le rouge diabolique irisé mon errance d’u baiser furtif volée , mais si bon. Alors que j’eusse pleuré l’absence et le vide, encore et toujours acidulée fragrance du jasmin. Voici qu’aujourd’hui, je savoure et je perçois, candide, les subtils senteurs, les offrandes du matin. Pour toujours , la pensée se remplit d’envie. Pour toujours, la pensée balbutie dans la pénombre de mes folies. Un nouveau chez soit est-ce une page qui se tourne ? Au revoir, merci de nous avoir gâté, combien de chaleur, combien de bonheur, combien d’amour ? Quant même une larme coule sur mon visage, assise sur le taxi attendant le taxi, je regarde le paysage. Celui de ma maison que je ne reverrai jamais, ce jardin où mes pas restent dans le sol comme une empreinte indélébile, le vent qui caressait ma peau, ce vent qui me faisait frissonner, l’air de la campagne mêlé aux fleurs des champs, celui qu’il y avait avant…Et je m’imagine dans ma chambre blanche, la où si souvent je me suis réfugiée par des moments douloureux, tout ce qui m’entourait m’était familier. Maintenant je n’ai plus aucun reperd, privée de tout, même de l’amitié, je partirai pour une terre inconnue où tout ce que j’ai connu n’a jamais existé que dans ma mémoire et mes pensées. Tout ce que j’aime à disparu, je me sens seule abandonnée dans un monde qui n’est pas le mien et ne l’a jamais été. Je me réveille dans un monde inconnu, où tout ce que je vois n’est rien pour moi, je me sens perdue. Peut-être un jour ce lieu m’appartiendra tout comme le précédent. Peut-être que ce changement de vie m’aidera à tourner la page. Et celui que je n’arrive pas à oublier je l’oublierai. Et pourrai reprendre le cours d’une vie normale : sans psychiatre, sans psychologue, sans infirmière, sans MÉDICAMENTS. Juste moi et moi-même.
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