Quand la séduction devient une obsession

Nous l’appellerons la séduction compulsiveLorsque l’on parle de « séduction compulsive », savons-nous vraiment de quoi il s’agit ? L’amalgame entre le trouble affectif et le simple plaisir de séduire est fréquent. Séduction compulsive, excessive… On utilise souvent ces termes à tort et à travers, sous couvert de jugements un brin moralisateurs. Qui n’a jamais entendu – ou même pensé : « Cette fille est une séductrice compulsive, à chaque soirée, elle drague un nouvel homme ! » Au grand dam des femmes, le fait d’aimer plaire, et de le montrer, est encore associé à un comportement négatif. Dans le même cas de figure, l’homme sera plutôt qualifié de « Don Juan ». Un petit côté dramaturge presque noble.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, on peut aimer plaire – même à chaque soirée – sans que ce soit pathologique, ni dégradant. « Les plus dures se sont les femmes entre elles. Celles qui n’assument pas leur féminité projettent leur frustration sur une femme qui assume sa sexualité », affirme la psychologue et psychothérapeute de couples et de familles, Agnès Fabre, « la société a du mal à accepter qu’une femme puisse être respectable en aimant séduire », ajoute-elle.

La frontière entre le goût de la séduction et le trouble affectif est parfois mal perçue. Ce trouble n’en reste pas pour autant fictif. Chez certaines personnes, il est bien réel.

Comment ce trouble se manifeste ?

Les séducteurs et séductrices compulsifs veulent être au centre de l’attention, ils veulent qu’on les aime.  »Avoir besoin de plaire à tout prix, d’être vu, d’être remarqué, c’est une façon de demander à l’autre de s’intéresser à soi. Ces personnes ne veulent pas qu’on reste indifférent à leur contact », analyse Alice De Lara, thérapeute de couple et médiatrice familiale. « Ceux qui ont ce besoin extrême de plaire ne peuvent pas s’en empêcher : ils manquent de sincérité, ils n’arrivent pas à être simples, transparents, ou tout simplement à se taire », ajoute-elle.

Avoir besoin de plaire à tout prix, d’être vu, d’être remarqué, c’est une façon de demander à l’autre de s’intéresser à soi.Mais être apprécié de tous, c’est un challenge bien audacieux. Les séducteurs compulsifs ont une capacité assez exceptionnelle à s’adapter à leur auditoire, ils jonglent avec différents masques selon la personne qui se trouve en face d’eux. Manipulation ? Perversion ? Pervers narcissique ! Oui, mais non – même pas du tout :   »Les séducteurs compulsifs ont une légère tendance à la manipulation, mais la séduction en générale joue là-dessus, il ne faut pas confondre avec de la perversion. Être un grand séducteur et être un pervers narcissique, ce n’est pas du tout la même chose », explique Agnès Fabre.

Quel est l’origine de ce trouble ?

« A l’adolescence, on a un besoin de plaire qui est important quitte à se transformer un peu, à s’adapter à ce que l’autre attend, c’est un comportement normal. Après l’adolescence, quand devient un jeune adulte, les personnes qui ont une construction assez solide n’ont plus besoin de porter ce masque de séduction, elles acceptent de ne pas plaire à tout le monde », détaille la psychologue parisienne.

Pour les séducteurs compulsifs, homme comme femme, ce n’est pas le cas. La peur de ne pas être aimé pour ce qu’ils sont vraiment les anime – d’où les masques. »Les personnes qui ont réellement confiance en elles n’ont pas besoin d’en jouer, elles assument très bien de ne pas forcément plaire », complète Agnès Fabre.

Ce comportement témoigne d’un manque de confiance en soi

La cause de ce trouble remonte à l’enfance, comme l’évoque la thérapeute de couple Alice de Lara :  »Ce comportement témoigne d’un manque de confiance en soi, d’un manque à combler. Cela arrive notamment chez les personnes qui n’ont pas été assez mises en avant par leurs parents ».

Et peu importe le sexe, le combat est le même.  »Les séductrices excessives comme les séducteurs excessifs possèdent les mêmes failles narcissiques. Ce comportement cache une souffrance profonde, il peut même y avoir des épisodes dépressifs, ces personnes fonctionnent à travers leurs angoisses de perte, d’abandon », indique Agnès Fabre.

Une Réponse à “Quand la séduction devient une obsession”

  1. Stéphane dit :

    Une femme qui veut plaire à tout le monde finit par ne plaire à personne ni à elle-même

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