Tomber le masque

Les gens disent qu’en restant hédonistes, on est plus heureux et en meilleure santé. Enfant, on nous apprend à sourire, à être de bonne humeur, à faire bonne figure. Adulte, on nous dit de voir le bon côté des choses, faire contre mauvaise fortune bon cœur, voir le verre à moitié plein. Certes »pour être membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avante chose être soi-même un mouton » pensait ironiquement Albert Einstein.

Mais régulièrement la réalité, nous force à arrêter la mélodie du bonheur. Vous pouvez tomber malade, votre copain peut vous tromper, vos amis peuvent vous décevoir. C’est dans ces moment-là qu’on a le plus envie d’être soi-même, de tomber le masque et de montrer son vrai visage, angoissé, malheureux. Il faut être soi-même pour pouvoir aimer. Être différent paie, quoi qu’il en soit. Être soi-même et vivre honnêtement laissera toujours un héritage d’authenticité. Pour être quelque chose, pour être fidèle à soi-même et toujours un, il faut agir comme on parle : il faut être toujours décidé sur le parti qu’on doit prendre, le prendre hautement et le suivre toujours. Un jour, mon petit ami m’a demandé, avec un peu d’anxiété dans la voix, s’il était à mes yeux un homme « bien ». Dans la mesure où il portait « un masque » et que je l’ignorait totalement, je lui ai répondu sans hésitation que « oui ». Mais aujourd’hui, le masque est tombé et s’est brisé. « Non », tu n’es pas quelqu’un de bien ! Porte-en la responsabilité au lieu de te décharger sur ton entourage, et notamment sur moi.

Qui plus est, toutes les filles devraient refuser les règles du jeu stupide qu’on nous impose et qu’on s’impose, de fait, à nous même. Il ne faut pas être trop grosse, ni trop maigre. Il ne faut pas avoir la peau trop claire, ni trop foncée, il ne faut pas être trop délurée, ni trop coincée, pas être trop intelligente (oups!), ni trop bête. Je rajouterai qu’il faut avoir les cheveux longs, quitte à ne plus être soi-même. Tu as intérêt à être dans la norme cocotte! Un jour, mon petit ami (ou « fiancé ») et moi étions en froid pour la première fois en deux ans. Action/réaction : je me suis fait couper ma belle crinière blonde à demi longueur. Notre situation n’a fait que de se dégrader après cela. Parce que je voulais de nouveau être moi et ne plus vivre dans son ombre. Chéri, il ne faut jamais rabaisser son prochain, quand on n’est pas à la hauteur d’être soi-même. Car malheureusement pour toi, c’est en étant soi-même, que l’on reste fidèle à ce que l’on est et à ce que l’on représente que l’on va loin dans la vie. Pour être soi-même, il faut sortir de la normalité. De fait, la liberté d’être soi même, à laquelle chacun devrait tenter d’accéder en se dédouanant de notre entourage par exemple, c’est aussi, pour certains, la liberté d’être un con ou un salaud.

Finalement aujourd’hui, je marche avec sérénité. Et toi ? Qu’est-ce que l’on est lorsque l’on ne peut être soi-même ? Il faut l’être simplement, pleinement, sans abdication comme sans désir de diminuer autrui. Quand on n’y parvient pas dans la vie, on se rend compte finalement qu’il était complètement inutile d’exister. Pour ma part, c’est en écrivant que je suis redevenue moi-même. Dire ce que l’on pense, ce n’est pas avoir du courage, c’est simplement être soi-même. Quand on ose, on se porte beaucoup mieux. On est dans le cœur à cœur pour toujours avant toutes choses. Ce que je retiens, que j’ai appris, c’est qu’il vaut mieux être soi-même que d’essayer d’être une version de ce que vous pensez que l’autre personne veut.