Le silence qui me brise
« Communiquer suppose aussi des silences, non pour se taire,
Mais pour laisser un espace à la rencontre des mots. »
Tu m’as prévenue lorsque nous nous quittèrent,
Que ton mutisme était un signe de mépris à mon égard et déclencherait tous mes maux.
C’est alors que mes plaintes flottèrent comme les notes d’un violoncelle bon marché
Qui émanent des cages à bestiaux dans lesquelles les bovins flairent leur avenir baigné de sang.
Oui, la punition impose le silence, mais ne démontre pas l’erreur qui fait de moi une condamnée.
Si selon la Bible, « le silence est la musique de l’âme », pourtant il fait de moi un être impuissant et absent.
Il n’y a rien de pire que le mutisme… On imagine tout et tout devient menaçant.
On n’a pas de prise, même un petit bout de réalité, pour se mettre en colère.
Il y a des silences éminemment harassants… un calme consument et terrassant.
Je ne peux être magnanime et espère profondément que ton absence n’est que temporaire.
Entre nous les mots coulaient de manière si fluide… auparavant.
Sache que le silence face au mal est en soit le mal.
Dieu ne te considérera pas comme innocent pour autant.
Ne pas parler, c’est parler. Ne pas agir, c’est agir tant bien que mal.
Ainsi puisses-tu mettre un terme à ce silence sclérosant !
La douleur est au mutisme ce que la nuit est à l’univers.
Et le silence de la nuit s’est posé sur ma page. Du silence et rien d’autre.
J’entends, dans le désert de ma vie, battre mon cœur ensablé et émissaire.
« Manier le silence est plus difficile que de manier la parole » disait Georges Clémenceau
On le sait, il est parfois plus éloquent que des mots.
Penser à toi reste mon silence le plus précieux, me concernant,le plus long, le plus orageux silence.
Tu es en moi inaperçu, mais comme un cœur qui ferait mal, blessure qui ferait vivre.
On se fait coffrer dans ses paroles; on s’enferme dans la réticence.
Ivre de toi, je n’attends qu’enfin tu m’en délivres.
Brise enfin le silence!
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