La pire maladie, c’est la vie puisque tout le monde en meurt un jour!
C’est la maladie d’un individu qui peut alarmer ses proches, tandis que sa santé, en principe, ne donne des inquiétudes à personne. Selon l’Abbé Pierre : « La maladie la plus constante et la plus mortelle, mais aussi la plus méconnue de toute société, est l’indifférence ». Je crois que l’on n’a rien compris à la maladie, tant qu’on n’a pas reconnu son étrange similarité avec la guerre et l’amour : je m’explique. Il y a des compromis, des feintes, des exigences, et ce bizarre et unique amalgame produit par la mélange d’un tempérament et d’un mal. Malheureusement la maladie, en général, ne s’intéresse pas à ceux qui ont envie de mourir. L’âge, par exemple, est une maladie héréditaire que l’on attrape dès sa naissance et dont on cherche à guérir le plus tard possible. En chacun il y a une maladie mortelle et une petite blessure souvent tout à fait insignifiante et souvent même restée inaperçue la fait se déclarer. Les maladies mortelles, ce sont des commodités qui ont un certain rythme religieux. Les hommes entrent en elles comme dans un jardin, qui leur est étranger, soudain, brusquement c’est la mort, les maladies mortelles sont un paysage exotique. Un processus interne de notre égoïsme interne (il s’agit, pour ainsi dire, d’un sentiment d’habitude de la maladie mortelle). Mais elle délie aussi les langues, les plus vulgaires comme les plus raffinées… On voudrait savoir si les autres souffrent autant que nous… On parle aussi pour attirer les compassions. On entend parler des fraudes effroyables commises dans le domaine de la médecine: de hasards catastrophiques, de défaillances des médecins, d’opérations ratées comme par malédiction, d’incidents… Serge Gainsbourg avait un regard ironique sur la maladie : » Moi je mourrai d’une maladie très simple: le retrait exténué de la vie »! Mais la maladie n’est jamais une cause. La maladie est une réponse, une pauvre réponse que l’on invente à une souffrance. Dans le cas d’une maladie insoutenable et incurable, la mort devient une délivrance, rester en vie un calvaire. De plus, c’est dans la maladie que l’homme se rend compte de ses limites et qu’il n’est pas aussi fort qu’il le prétend. Selon Thomas Bernhard : « Les maladies sont le plus court chemin de l’homme pour arriver à soi ». Pour faire un peu d’humour, s’il y a une maladie plus répandue que toute la planète que la peste, le choléra, la fièvre jaune, la malaria et le sida réunis, c’est bien la bêtise. Par ailleurs, on peut parier qu’elle ne sera jamais interdite. Mais pour en revenir à notre sujet, lorsque la maladie entre dans un foyer, elle ne s’empare pas seulement d’un corps mais tisse entre les coeurs une sombre toile où s’ensevelit l’espoir. Car il y a toujours de l’espoir ! Néanmoins celles que l’on cache sont les plus difficiles à soigner. Il y a aussi les maladies qui proviennent de la méchanceté du coeur féminin tels une indocilité sans modestie, la colère facile, le goût de médire, la jalousie et l’intelligence courte. Selon un proverbe basque : « La maladie du corps est la guérison de l’âme ». Dans tous les cas, elle est un avertissement qui nous est donné pour nous rappeler à l’essentiel. Il y a des maladies qui ne se guérissent pas avec de l’argent, mais avec de l’amour. Certes, au cours d’une maladie, je constate que la peur et le dégoût de la souffrance me font crier presqu’autant que le fait la souffrance elle-même. Cette maladie… Pourquoi elle suit la vie ? On essaie de lui échapper mais elle parvient toujours à s’incruster. Choisit-elle d’un être sa destinée par nous ronger ? Et quand la science arrive à irradier, voilà qu’une maladie nouvelle naît… La maladie est le fléau de la vie et quand vain tu meurs, t’en voilà guérit…
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