La Vie est belle, mais courte…

« La vie est trop courte pour la dissiper en niaiseries, en nivèleries, en balivernes plus creuses qu’un nuage, et plus insipides que l’eau d’un marais. C’est se remplir de néant que d’occuper ses heures ainsi. Il faut les utiliser au mieux, et aller droit au but », écrit Henri-Frédéric Amiel. Mais quel besoin avons-nous de rester si longtemps sur terre ? Le ciel est aux bonnes œuvres, et non pas aux longues œuvres. Craignons-nous de vivre mal : ne craignons pas de vivre peu ? La vie est trop courte pour en consumer la meilleure partie dans des choses inutiles. Le plus heureux des hommes n’est-il pas celui qui a vécu longtemps, mais qui a trouvé sa vie trop courte ? Certes la vie est un chemin raboteux et semé d’épines. Mais surtout on n’a jamais véritablement trop de temps pour réjouir le coeur de tous ceux que nous aimons. Selon Laurence Sterne : « L’homme né de la femme est un être de peu de jours , plein de trouble: il pousse comme une fleur, et il est moissonné comme elle; il vole comme une ombre, et passe comme elle ». Profitons donc de chaque instant, la vie est brève et la mort éternelle. Dépêchons-nous d’aimer, de consoler et de faire du bien, car demain nous ne serons plus. En outre, elle est trop éphémère pour haïr, pour maudire et pour châtier. Elle est trop courte pour la compliquer de haine. C’est alors que je me pose mille questions concernant ma relation au père. Mon père est un homme caractériel et instable. D’une minute à l’autre, la colère peut l’emporter, nous balayant moi et ma mère. Dois-je lui en tenir rigueur et avoir de la rancœur toute ma vie ? On dirait que c’est chimique entre nous: nous sommes toujours en désaccord. Dois-je dépenser ma vie en aigreur pour autant ? La vie est courte et la mort si brusque ! Hâtons-nous de réjouir ceux qui passent pendant qu’ils passent. On n’a jamais trop de temps pour réjouir le coeur de ceux qui font avec nous la sombre traversée. Il nous faut être bons lorsque l’on en a la force. Aussi on dit que si l’on cherche à la rendre douce aux êtres que nous aimons, cette douceur retournera sur nous. J’aimerais tellement que lui en prenne conscience de même ! Inutile d’abréger la vie par des querelles stériles, des humiliations publiques et autres rudoiements. Le problème que je pose ici est de se réveiller un jour avec des remords. Mais c’est trop me demander ou aller au-delà de mes forces de lui pardonner son attitude envers les personnes qu’il est censé aimer. Qui plus est, la vie paraît courte à certains hommes parce qu’ils ne savent pas la remplir. Je m’explique: l’homme a beaucoup senti et beaucoup réfléchi, a toujours beaucoup vécu, quel que fût le temps de son existence. Que se retrace-t-on d’un voyage pendant lequel on a dormi constamment ? Deux seuls points : le départ et l’arrivée. Mais si on a eu les yeux ouverts, si on a examiné les lieux, les habitants, s’instruisant avec soin de tout ce qui les concerne, que de choses on se rappelle, et combien l’on aime à s’entretenir avec ses amis, avec soi-même, de tout ce qu’on a vu et éprouvé ! Restons curieux, inquisiteurs, avides de connaissances. Selon Paulo Coelho :  » La vie est trop courte pour cacher dans notre coeur des mots importants comme Je t’aime ». Enfin la vie passe trop vite pour supporter le fardeau des erreurs d’autrui. Que chacun prenne ses responsabilité ! Si vous avez été infects, détestables, exécrables avec votre entourage, ne vous étonnez pas si celui-ci vous tourne un jour le dos. Le temps qui est passé est à nous, il n’est rien dont nous soyons plus assurés que de ce qui a été. L’espérance de l’avenir nous rend ingrats des biens que nous avons reçus, comme si nous attendons de favorable ne devait pas être bientôt mis au rang des choses passées. Les jours passent, et ils emportent avec eux , les espérances trompées.