« On appartient à personne, sauf à … »

Le chantage affectif est effectué dans le cadre émotionnel. Il est le fait d’un manipulateur qui menace une personne de punition ou de privation, directement ou tacitement, si elle ne comble pas ses désirs. La personne victime de chantage affectif peut être le conjoint ou tout autre membre de la famille, un ami, un collègue.

Nous commençons bien dans la vie puisque toute notre éducation est fondée sur le chantage affectif et la double contrainte, la carotte ou le bâton, et l’apprentissage sans intelligence des préjugés les plus stupides ! En outre dans son livre Natacha Polony fait un constat affligeant déjà en 2010 :  » ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons ce beau cri du coeur est devenu le plus triste des chantages ». C’est-à-dire que par la magie du nombre , la magie du budget, vous luttez contre la délinquance et les inégalités, vous luttez contre la misère et les injustices. Qui n’en convient pas en complice des exploiteurs. Mais s’y lit une curieuse pétition de principe libertaire : il faut fermer les prisons, toutes les prisons, car l’éducation, et même la rééducation, est la solution. Et qui n’adhérerait pas à cette croyance est coupable, le terme était à la mode, de « dérive sécuritaire ». Dans Promesse de l’aube, Romain Gary nous explique aussi que  » la psychanalyse prend aujourd’hui, comme toutes nos idées, une forme aberrante totalitaire ». Elle chercherait selon lui à nous enfermer dans un carcan de ses propres perversions. Elle occupe le terrain laissé libre par les superstitions, se voile habilement de sémantique qui fabrique ses propres éléments d’analyse et attire la clientèle par des moyens d’intimidation et de chantage psychique, un peu comme les racketteurs américains qui vous imposent leur protection !

Et que dire des femmes ? Certaines utilisent leur beauté comme un chantage. Quoique l’on fasse pour les conquérir, elles ne se donneront jamais totalement. Le chantage affectif est partout ! Et que pensez-vous des mouvements de grèves ? Des « gilets jaunes » ? Déjà en 1975, François Mitterrand pointe les grévistes du doigt : « La grève, un chantage ? L’a-t-on assez souvent entonné, cet odieux refrain, dans tous les partis conservateurs ! » La grève n’est un plaisir pour personne . Et elle atteint d’abord ceux qui n’ont plus que ce moyen-là pour défendre leur droit de vivre. La perte de salaire, la crainte du chômage, l’angoisse au foyer de chacun, la gêne pour tous, le danger d’être mal compris par d’autres catégories de travailleurs, tout cela il faut que les grévistes le supportent, tandis que les maîtres de l’appareil de production spéculent sur la lassitude engendrée par tant de misère. Et l’amour alors ? Ne serait-ce pas une variante du chantage ? Le chantage affectif est partout : notre conjoint, nos parents, notre patron utilisent le traditionnel « Si seulement tu… » pour manipuler nos actions et nos idées. « Si seulement tu m’aimais, tu ne partirais pas en voyage », « si vous tenez vraiment à cette promotion, il va falloir revoir vos horaires »… Des demandes qui petit à petit nous étouffent, même si elles se cachent sous les couleurs de l’amour. Comment y mettre un terme ? Séduction, victimisation, culpabilisation et intimidations: les quatre ficelles du manipulateur. Les « pervers » n’ont eux jamais honte puisque pour eux l’autre n’existe pas, c’est un pantin qui n’est là que pour leur propre plaisir. Face à un problème qu’un pervers narcissique aura déclenché, il vous expliquera sa solution : soit « j’ai raison », soit « tu as tort ». Il est un comédien né. Sa palette de personnalités, de personnages, d’émotions feintes est étonnante. L’éventail de son jeu d’acteur est infini, sans cesse renouvelé. Mentir, à force de pratique, est devenue une seconde nature, et il finit même par croire à certains de ses mensonges. Il est dans le déni de ses défauts, il se ment à lui-même, sur sa vraie valeur, sur ce qu’il est réellement.

Nous sommes tous plus ou moins exposés au chantage affectif.

Mais on appartient à personne !