« Mais si l’on ne peut pas pardonner, ça ne vaut pas la peine de vaincre » V. Hugo

Pardonner, c’est une façon de te faire prendre encore pour un con ou une personne en qui on a cru qu’on pouvait ravoir confiance et ne pas douter de sa sincérité. C’est un risque à prendre, mais on est plus  souvent déçu qu’autres choses. Quant à Fanny, si elle attend un pardon, elle ne se fera pas pardonner en échange : demander pardon, c’est toujours convenir qu’on a tort, et il n’est pas permis à une personne sensée qui pense et qui sait réfléchir, d’avoir dit ou de faire des sottises. Et même si elle pardonnait les erreurs de son esprit et celles de son coeur (s’il en a un); il faut châtier le vice, qu’il vienne du coeur ou de l’esprit. On dit que « comprendre, c’est pardonner », mais Fanny ne comprenait pas, elle ne comprenait pas pourquoi elle avait été virée de la vie de son copain d’un « coup de pelle ». La seule indulgence consiste à comprendre et à pardonner les fautes qu’on ne serait pas capable de commettre. Car il est sûr et certain, Fanny n’aurait pas envoyé un SMS minable à son compagnon pour rompre, tout en sachant qu’elle ne se rabaisserait pas si bas. Quand on aime, on peut pardonner une fois, deux fois, mais pas trois. Le coeur a de la mémoire. Et comme le pardon doit venir du coeur et non de la tête, il est très difficile de pardonner. Fanny était, à la rigueur, assez mature pour lui pardonner, mais pas assez stupide pour lui faire confiance à nouveau. Selon Damien Berrard : « pardonner, c’est lever la culpabilité de l’autre et introduire la paix en soi ». Sauf qu’il ne mérite pas tant d’indulgence de sa part. La mémoire est vive, elle est rancunière: si l’on pardonne, on n’oublie pas. William Shakespeare a écrit que : « pardonner est une action plus noble et plus rare que celle de se venger ». Mais Fanny avait soif de vengeance ! Certes, tant qu’elle ne pourra pardonner à Y., elle sera encore loin du chemin de la sagesse. Tant pis !! Les gens qui ont été tellement blessés hésitent à pardonner… Il est si facile de sire « désolé », mais en réalité, il est difficile d’avaler. Comment pardonner l’impardonnable ? Si nous voulons nous pardonner les uns aux autres, commençons d’abord par nous comprendre les uns les autres. Fanny ne comprenait pas Y. Personne n’était en mesure de le faire, en tout cas pas une personne saine d’esprit. La tolérance est un sentiment inventé par ceux qui veulent faire pardonner leur propre faute. Y. a fini par essayer de joindre Fanny : appel et SMS (sa spécialités). Mais il était hors de question que ce pleutre ne lui parle encore ou communique encore avec elle. Elle était à vif. Elle aurait pu lui faire du mal, même à travers le téléphone! Il ne faut pas surestimer le pouvoir du pardon. Car si celle-ci lui pardonnait, alors il se sentirait plus léger. Mais elle ? Elle continuerait à souffrir. Impossible de pardonner à qui nous a fait du mal, si ce mal nous abaisse. Il faut penser qu’il ne nous a pas abaissé, mais a révélé notre vrai niveau. Celui qui ne peut pardonner aux autres se coupe des ponts qu’il devra traverser, car tout homme éprouve le besoin de se faire pardonner. Dommage pour toi ! Madame de Staël dit que : »comprendre, c’est pardonner », et c’est là où la bat blesse, Fanny ne comprend pas. Ce qui est pardonnable est d’avance pardonné. D’où l’aporie: on n’a jamais à pardonner que l’impardonnable.  Fanny peut pardonner beaucoup de choses, mais l’ingratitude jamais.

Il semblerait tout de même que pour se reconstruire, il faut savoir pardonner. Pardonner aux autres leur faute, c’est voyager sans aucun bagage émotionnel négatif. Effectivement, la possibilité de vivre dans la haine permanente l’écœure tellement qu’elle préférerait pardonner et voyager léger sans fardeaux négatifs. Mais pas maintenant. C’est impossible. Mais pardonner, c’est recommencer à vivre. Vivre en paix avec soi-même et avec les autres. Cœur blessé à peur de pardonner. Et si la meilleure façon de venger quelqu’un était de lui pardonner (?) Simple hypothèse ! Pardonner, c’est accepter d’avoir été trompée, ne pas l’oublier c’est ruminer. Mais si l’on ne peut pardonner, cela ne vaut pas la peine de vaincre. Ce que voulait Fanny, c’était que la vérité la libère. Le pardon n’étant qu’une étape. L’amitié requiert de la compréhension et non des compromis. Cela signifie pardonner et non oublier. Cela signifie que les souvenirs restent même si le contact est perdu. Selon Alexandre Dumas fils :  » les hommes seuls ont la force de ne pas pardonner ». S’il fallait pardonner à tous les ingrats qui sont au monde, à qui pourrait-on pardonner ? Il faut toujours pardonner l’impardonnable, pour la personne que tu aimes sincèrement. Néanmoins Fanny n’aimait plus Y., elle l’exécrait.On ne peut pardonner que les choses pardonnables. La trahison et la lâcheté n’en font pas partie. Mais si Fanny cherche des explications à l’inexplicable, c’est qu’elle s’apprête à pardonner l’impardonnable! Chacun à sa manière d’aimer, de croire et de pardonner aux autres. Il faut qu’il comprenne une chose : pardonner sans comprendre le sens du mot en lui-même, c’est comme vouloir pleurer sans couler de larmes. Impossible ! Il faut pardonner à ses ennemis mais pas avant de les  avoir vus pendus !! Toutefois pardonner ce n’est pas oublier ou fréquenter, mais c’est éviter d’être prisonnière de l’idée de vengeance et on ne se construit pas un avenir sur un lit de haine. Le refus de pardonner est un emprisonnement de soi et Fanny voulait retrouver sa liberté, sa joie de vivre, l’envie d’aimer et d’être aimée… Pour pardonner, il faut que Fanny remplace son ego par l’amour… En substance, pour être humain remplace ton ego par l’amour. Si Fanny lui pardonne, elle accepte de vivre partiellement avec sa douleur. Aimer et pardonner sont des verbes que nous devrions apprendre à conjuguer à tous les temps. Mais tout comprendre c’est pardonner… Ce qui n’implique pas l’approbation.Selon Jacques Attali : « Gracier est un acte de foi et d’espoir, un pari sur le repentir et donc un progrès de l’homme ». Le pardon ouvre la porte de la restauration.