« Aux cœurs blessés l’ombre et le silence » (Honoré de Balzac)
Les cœurs mutilés portent le deuil éternel de leurs illusions perdues. Cette fois, elle y croyait, vraiment. Une belle histoire était sur le point de naître. Mais ce fut un leurre, un de plus. Certes, elle en avait aussi brisés des cœurs bien malgré elle, avec des fleurs et toujours de bonne foi. Néanmoins, cette fois-ci, c’est elle qui souffrait. La vie prit sa revanche et la roue tourna. Et cela faisait affreusement mal. Il faut dire que tout le monde a au fond de lui un chagrin d’amour qui sommeille. Selon Fréderic Beigbeder: « Tout cœur qui n’est pas brisé n’est pas un cœur ». Son cœur déchiré ne respirait que par le désespoir. Oui, elle avait pris un risque en s’engageant corps et âme dans cette nouvel histoire d’amour : ils étaient si différents l’un de l’autre. Elle, intellectuelle, lui, manuel. Cette différence a fini par les séparer. Il lui a fait du mal, peut-être non intentionnellement. Toutefois, une simple boutade maladroite a fini par faner les premiers bourgeons de leur amour. Quelle femme implacable en sa rage inhumaine, au défaut de l’amour veut mériter la haine, et s’assurer du moins cet horrible plaisir, de déchirer un cœur qu’elle n’a pu conquérir ? Pouvait-elle encore espérer ? Dans un cœur troublé par le souvenir, il n’y a pas de place pour l’espérance. Les habits de deuil ont beau s’user et blanchir; le cœur reste noir. Et l’amertume la submergeait. Le plus terrible était qu’elle ne parvenait à verser de larmes. Elle souffrait. Elle avait mal dans la poitrine, avait une boule dans la gorge et une autre à l’estomac. Les larmes sont au cœur ce que la trempe est au fer, elles le durcissent, mais font aussi qu’il brise plus vite, lorsque l’on veut le plier. Dans un Amour vrai que l’on rompt, il y a, semble-t-il, toujours un cœur que l’on brise. Et il avait bien remué le couteaux dans la plaie en lui envoyant quelques SMS « charmants », clamant ainsi qu’il ne voyait pas pourquoi son attitude était déplacée et qu’il ne sr réduira pas à s’excuser. Trop macho, trop brutal dans ses paroles, si différents dans ses gestes, en parfaite inadéquation entre ses discours et son comportement vis-à-vis d’elle …. Il préféra tout sacrifier plutôt que de s’abaisser à prendre conscience de sa gaucherie. Le résultat fut le suivant : deux malheureuses âmes meurtries qui campent sur leur position. Car un cœur déchiré ne tolère pas une langue obséquieuse. Et ainsi s’installa, insidieuse, la cicatrice. Un jour, fermée; l’autre, béante. Dans ces grandes crises, le cœur se brise ou se bronze. D’abord, elle voulut se protéger : éviter de s’attacher davantage afin de ne pas souffrir le martyr. C’était un fait, leur amour avait peine car leurs deux cœurs qui s’éprenaient ne se comprenaient. Et elle souffrait quand même. En silence. Chuuttt ! Surtout que cela ne se sache ! « Le chagrin qui ne parle pas murmure en secret au cœur surchargé de se rompre. »(dixit William Shakespeare). Il fallait remonter à ces heures passées ensemble, ses tristes souvenirs l’aiderait peut-être à respirer, son cœur était plein : elle voulait pleurer. Il y avait moins de rosée dans une fleur que de larmes dans son cœur. Parfois elle se demande encore comment il a pu lui briser le cœur. Mais surtout, elle se demandait comment elle pouvait encore l’aimer avec tous ces petits morceaux ! Parfois même, elle allait jusqu’à penser que, demain, il pourrais lui briser le cœur en petits morceaux qu’elle aimerait encore les ramasser et les remettre dans ses mains !! Mais lui serait bien trop fier pour recoller les morceaux… Lorsque’ l’on se perd en chemin, il y a deux solutions : tenter de retrouver la personne que l’on était ou lui dire adieux pour toujours. Georges Shaw a écrit : « Il y a deux tragédies dans la vie, l’une est de ne pas réaliser ses rêves; l’autre est de les réaliser ». Elle pensa alors que Shaw s’était surement fait briser le cœur une ou deux fois. Elle, aussi, était déjà passée par là. Elle avait tellement de mal à s’en remettre, elle ne voulait plus risquer de souffrir à nouveau, se méfiait… mais il est entré dans sa vie, et le reste s’ensuivit. Elle n’a plus le courage d’affronter les sentiments qu’elle avait pour lui.
De fait, le son d’un instrument qui se brise vous arrache le cœur. C’est un des plus tristes bruits de l’histoires des bruits. Trop souvent, ce que l’on désire le plus au monde est justement ce que l’on ne peut pas avoir. Le désir parfois peut vous briser le cœur, vous anéantir. Le désir peut faire de votre vie un enfer. C’est dur de vouloir quelque chose que l’on ne peut pas avoir. Mais ceux qui souffrent le plus, sont ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent !
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