Te souviens-tu de ceci ?
P. , te souviens-tu de ceci ? Te souviens-tu lorsque tu me l’as offert ? Nous étions un couple soudé. Notre relation était solide et se construisait sur des valeurs communes (confiance, engagement, respect…). Ce sont celles qui consolidaient au fil des jours notre pacte de couple. Pourquoi soudain, ont-elles vacillé ? Nous construisions une relation durable. Après une dispute, nous nous réconcilions facilement, même sous la couette. Si j’étais mutée, tu aurais été prêt à déménager et moi de même. Pour nous un divorce constituait un échec du couple. Sur le plan affectif, nous étions pleinement satisfaits. Sans cesse, nous nous disions « je t’aime ». Mais je n’aurais jamais pardonner un seul écart de conduite. En revanche, je ne te mettais jamais mal à l’aise devant des tiers. Nous nous épanouissions dans notre vie de couple. Jamais nous ne nous posions jamais de questions embarrassantes. Nous avions aussi tant de projets en communs: vivre ensemble, fonder notre famille, souder nos liens. Tu me trouvais toujours sexy et désirable en tout temps. Nous partions ensemble en week-end en escapade en amoureux, notamment en Alsace, le pays de ton papa. Je comprenais de suite et soutenais tes ambitions. Très souvent nous avions envie l’un de l’autre. Le patrimoine était une chose importante dans notre couple car nous voulions laisser quelque chose de beau à nos enfants respectifs. Jamais je ne regretterai d’avoir un jour fondé notre couple. Car je ne doutais pas de tes sentiments envers moi. Notre couple a déjà été en péril mais a tenu le coup bien souvent, avant la date fatale du 28/02. En outre, et cela et réciproque, tu ne me pardonnerais pas un écart de conduite et il n’y en a jamais eu. Car au fond, nous n’avions aucune envie d’être infidèles. Notre vie érotique était bien satisfaisante. Et il y avait beaucoup de tendresse entre nous. Et je me souviens surtout des moments de bonheur, source de sourires. Souvent je fermais les yeux sur tes petits défauts… La crème fraîche, le nutella et surtout le tramadol! Et malgré les contraintes, nous avons toujours protégé notre intimité. J’adorais tous les merveilleux cadeaux que tu me faisais, pour une occasion ou parce que tu en avais envie, simplement. Nous jouions à merveille notre rôle de compagnon/compagne. Toi comme moi, nous étions d’excellents parents et avions les même valeurs d’éducation. L’argent n’était jamais un sujet délicat, objet de querelles. Oui, nous étions quelque peu jaloux, surtout moi. Car beaucoup de filles gravitaient autour de toi. Mais ma confiance en toi était inébranlable. Intégrité, respect, engagement. Nous portions ensemble un regard positif vers l’avenir qui nous était des plus favorables. Car nous avions des projets et que nous unissions nos forces pour les faire aboutir. Nous savions, l’un comme l’autre, oublier les mauvais souvenirs et ménager nos susceptibilités. Pas question de s’embarrasser l’esprit avec des détails, de faire des reproches mesquins, quand nous n’étions pas d’accord. Nous nous le disions et en discutions. Nous discutions énormément. Te souviens-tu ? Sans que cela ne remette en compte notre entente et nos sentiments. Nous ne prenions jamais de décision importante à la place de l’autre sans la certitude d’avoir fait le bon choix, d’avoir eu beaucoup de chance de nous rencontrer. L’opinion des autres ne nous tracassait pas (mis à part celle de ta mère qui a tout foutu en l’air!)… mais on les savait un peu envieux de notre bonheur car nous étions capables de nous investir avec succès dans des projets communs, et d’entretenir nos sentiments au fil du temps malgré les épreuves que traversait parfois notre couple. Nous pensions presque toujours « nous » au lieu de « je » et « il » ( ou « elle »), et nous étions pleinement conscients de former un véritable couple. Nous ne voyions pas le temps passer, nous nous sentions tellement bien ensemble. Nous savions cultiver l’art de vivre ensemble, les bons souvenirs, les joies simples, la tendresse mais aussi le désir. Le seul inconvénient de notre posture de couple, c’était qu’elle semblait trop parfaite vue de l’extérieur. Les avantages étaient multiples et nous réalisions à quel point une telle ressource méritait des efforts, car valeurs et sentiments, s’ils sont indispensables pour réussir son couple n’aurait pas de sens en dehors d’une volonté partagée d’y arriver. Te souviens-tu de cela ?
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